Zalando s’impose-t-il vraiment sur le marché de l’occasion ?

En 2023, Zalando revendique plus de 200 000 articles d’occasion ajoutés chaque semaine à sa plateforme. Pourtant, moins de 10 % des acheteurs européens du neuf déclarent avoir déjà tenté l’expérience du « pre-owned » sur les grands sites généralistes. Les statistiques du secteur révèlent une croissance à deux chiffres pour le marché de la seconde main, mais les acteurs historiques de la mode peinent à convertir leur clientèle traditionnelle. Face à l’ascension fulgurante de Vinted, les plateformes établies cherchent à ajuster leur modèle, oscillant entre promesses écologiques et contraintes économiques.

La mode durable : entre recyclage textile et essor des plateformes de seconde main

Impossible d’ignorer la montée en puissance de la mode durable. Au fil des années, la pression s’est accentuée sur l’industrie textile, sommé de revoir sa copie sur le plan environnemental. Depuis le début du siècle, la fast fashion s’est emballée : plus de vêtements produits, plus de déchets, plus de ressources englouties. Les chiffres donnent le tournis : plus de 100 milliards de pièces sortent chaque année des usines. La planète, elle, encaisse chaque surproduction textile et voit ses décharges gonfler.

Pour contrer ce déluge, des initiatives prennent forme. Quelques exemples marquants illustrent cette mobilisation :

  • Le Relais combine réinsertion professionnelle et valorisation des textiles, offrant une seconde vie aux vêtements et un nouveau départ à ceux qui les trient.
  • Emmaüs soutient des projets solidaires grâce à la revente de vêtements collectés.
  • WeDressFair s’attache à la durabilité et à la transparence, sélectionnant rigoureusement ses vêtements éthiques.

Des associations comme asbl Ecoconso analysent l’empreinte écologique de la filière, AchAct s’engage pour le respect des droits des travailleurs, pendant que Fashion Checker surveille l’ensemble des conditions sociales dans la chaîne d’approvisionnement, y compris chez Zalando.

Ce n’est plus un secret : les plateformes de seconde main captent l’attention, modifiant peu à peu les réflexes d’achat. Zalando, Vinted, H&M, mais aussi des acteurs ancrés localement, tentent de séduire ceux qui désirent allonger la durée de vie de leur garde-robe tout en limitant leur impact environnemental. En France, ce mouvement s’appuie sur un tissu associatif solide et des outils numériques performants. Mixer recyclage textile et vente d’occasion s’impose, même si la mutation reste inachevée et le bon équilibre difficile à trouver.

Vinted, Zalando et les autres : quelle place pour l’achat responsable aujourd’hui ?

Le secteur de la seconde main s’organise autour d’une demande qui ne faiblit pas. Vinted s’est hissé en tête du peloton européen, fort d’une navigation ultra-simple, d’un choix impressionnant et d’une image éco-responsable accessible à tous. Rien d’étonnant à ce succès : rapidité, diversité, et sentiment d’agir pour la planète y font recette.

Dans ce sillage, Zalando a lancé son volet « Pre-Owned ». Le principe est clair : les clients expédient leurs articles en parfait état, reçoivent un crédit à dépenser sur la plateforme ou peuvent choisir de soutenir la Croix-Rouge ou WeForest. Zalando muscle son dispositif : contrôle qualité, emballages en papier recyclé, objectif affiché de prolonger la vie de 50 millions de vêtements et d’éliminer le plastique à usage unique. Les règles sont strictes : pas de vêtements sans marque, pas de pièces enfant, pas de t-shirts unis.

D’autres géants, comme Veepee et ShowroomPrivé, investissent le créneau (Re-Cycle, Second Show). Le segment premium s’étend : Zalando met en avant Moschino Couture, Alberta Ferretti et d’autres griffes haut de gamme. Cette compétition sur le marché de la seconde main pousse à améliorer logistique, contrôle qualité et communication. Les chiffres l’attestent : 31 millions de clients, 145 millions de commandes, 6,5 milliards d’euros de chiffre d’affaires pour Zalando en 2019.

L’achat responsable gagne du terrain. Mais l’équilibre reste précaire, pris entre impératifs économiques, fidélisation et exigences écologiques.

Deux jeunes échangeant des vêtements dans un salon cosy

Opter pour la seconde main : avantages concrets et limites à connaître avant de se lancer

Adopter les plateformes de seconde main telles que Zalando, Vinted ou ShowroomPrivé ne relève plus d’un simple engouement passager. C’est le signe d’une vraie transformation de notre façon de consommer la mode. L’objectif est clair : favoriser l’économie circulaire, limiter l’impact écologique. Zalando affiche ses ambitions, cherchant à faire durer des millions de vêtements et à tourner la page du plastique à usage unique, face à une demande qui ne cesse de croître en Europe.

Pour chaque vêtement accepté, la plateforme propose un crédit à utiliser sur le site ou la possibilité d’en faire don à des organismes partenaires comme la Croix-Rouge ou WeForest. S’ajoutent à cela livraison offerte et retours gratuits, pour une expérience similaire à celle de l’achat neuf. Zalando a aussi étendu son offre aux marques premium, attirant ainsi une clientèle attentive à la qualité et à l’image.

Tout n’est pas si simple. Zalando applique une sélection rigoureuse : beaucoup d’articles sont écartés (pas de vêtements sans marque, pas d’enfants, pas de t-shirts unis). Conséquence directe : certains vêtements restent sur le carreau, obligeant les clients à s’adapter à ces critères. Des organisations comme Fashion Checker ou AchAct s’interrogent sur la portée réelle de la démarche, dénoncent parfois un argument commercial, ou pointent un manque de clarté sur le volet social.

Pour y voir plus clair, ce tableau synthétise les points forts et les freins du modèle :

Avantages Limites
Réduction de l’impact environnemental
Crédit ou don pour chaque reprise
Livraison et retours gratuits
Accès à des marques premium
Sélection restrictive à la reprise
Évaluation de l’impact discutée
Réserves sur la transparence sociale

Les consommateurs européens, séduits par la simplicité et la dimension responsable, se retrouvent face à un paysage en pleine évolution. Les plateformes avancent, mais la seconde main, pour peser dans la durée, devra dépasser les slogans. Le marché s’ouvre, les habitudes bougent, la partie ne fait que commencer.

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